Construire mieux en consommant moins : quel est le rôle de la pierre naturelle dans ce défi ?

La France s’est engagé dans un effort pour mettre en œuvre des mesures favorisant l’économie circulaire, la durabilité et la protection de l’environnement, et place le secteur du bâtiment au cœur de sa stratégie pour relever le défi du changement climatique.

Le Gouvernement a récemment présenté les détails de la réglementation environnementale des bâtiments neufs RE2020 : une réglementation ambitieuse et exigeante pour la filière construction. Elle s’inscrit dans une action progressive en faveur de bâtiments plus efficaces du point de vue de la consommation d’énergies, et repose sur une transformation des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques.

La diversité des modes constructifs et de la mixité des matériaux, dont les biosourcés et géosourcés, sont des points clés. Au-delà de l’usage de matériaux qui stockent le carbone (bois et biosourcés), cette nouvelle réglementation encouragera donc le recours aux matériaux géosourcés (comme la pierre de taille).

En conséquence, quel est le rôle de la pierre naturelle dans ce défi ?

La pierre, un matériau de construction noble

La pierre naturelle c’est l’un des matériaux de construction le plus utilisés depuis des siècles, présent dans notre vie quotidienne pour le logement, les infrastructures et de nombreuses applications industrielles. Est un matériau écologique par nature, sa transformation exige peu d’énergie et entraîne peu d’impacts sur l’environnement. En plus, elle est réutilisable quasiment à l’infini.

Construire avec des pierres naturelles permet une construction respectueuse des trois piliers du développement durable : économique, environnemental et social. Grâce à leurs propriétés, les pierres naturelles présentent des performances reconnues tant sur le plan de l’isolation acoustique, que sur celui du confort, mais aussi de la résistance au feu, au gel, etc. Elle présente, par ailleurs, une inertie thermique qui permet une régulation naturelle de plus en plus appréciée par les architectes et les concepteurs.

La RE2020 

Le bâtiment représente près de 45% de la consommation énergétique nationale. L’objectif de la RE2020 est de poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et du confort des constructions, tout en diminuant leur impact carbone.

L’entrée en vigueur de la RE2020 sera finalement fixée au 1er janvier 2022, selon un récent communiqué du ministère de la transition écologique. Conservant un calendrier rapide de mise en œuvre, « cette date laisse les quelques mois nécessaires à l’ensemble de la filière et notamment aux concepteurs et promoteurs pour mettre leurs projets à venir en conformité avec les nouvelles exigences ».

Globalement, les exigences fixées par la RE2020, reflet des orientations du Gouvernement pour la transition écologique dans le secteur du bâtiment, demeurent inchangées, qu’il s’agisse de « sobriété énergétique, de sortie des énergies fossiles, d’amélioration du confort d’été ou de décarbonation de la construction tout le long du cycle de vie ».

Réduction de l’énergie grise pour améliorer le bilan carbone des bâtiments

L’énergie nécessaire pour l’extraction, la transformation, la mise en œuvre et le recyclage des matériaux d’un bâtiment est connue comme « énergie grise », notamment d’origine fossile, qui depuis longtemps génère d’importantes émissions de CO2.

A ce point, la pierre naturelle a un gros avantage : n’a pas été chauffée pendant ses processus de fabrication.

Aussi, selon un rapport réalisé par le bureau d’études Elioth, il apparaît que la pierre permet d’économiser 60 % des émissions de CO2 par rapport à des autres solutions, comme le béton, à performances structurelles et thermiques équivalentes. En plus, 90 % du volume initial d’un bâtiment en pierre massive peut être réemployé après déconstruction.

Bref, nous pouvons dire que la pierre naturelle est le matériau de construction par excellence : résistant, écologique, réutilisable, avec peu d’entretien et avec une consommation énergétique dans son cycle de vie plus faible que pour d’autres matériaux.